Extrait du journal

Toutes ses pages sont sues,'respectées s et aimées je dirais même toutes ses lignes, en songeant à cette simple ligne sur les saules, où pour la première fois peut-être s'évoque ainsi la beauté et le rôle de la nature dans le roman. Mais cette prose, aussi bien,, c'est le vrai poème du devoir. Par lui et pour lui si misérable et si glorieuse, si hautement droite et si mourante, tant à plaindre at à envier, cette princesse de Clèves demeure sa plus absolue héroïne. Ah • cruel devoir sans doute, qui montre là jusqu'à quel point la volonté peut ne pas étouffer tout à fait le frémissement d'ui| cœur, ainsi que le sentait SainteBeuve, et combien, tout de même, même lorsqu'il est accompli, ce n'est pas de lui seul qu'il faut toujours attendre le bonheur 1 Mais dans cette mélancolie même du vrai, quelle générosité, quel cas exemplaire, et la vengeresse réhabilitation pour tant de femmes üui, certes, cette femme qui résiste en adorant qui, plutôt que de succomber' s'en va tout dire, et contre elle-même demander protection à son mari et devenue veuve se refuse encore .par égard suprême pour la noblesse de la compréhension, le caractère et l'attitude de ce mari, cela est d'une splendeur morale On conçoit qu'une telle histoire ait paru fort invraisemblable à Bussy ce n'est pas là la manière de Mme de Monglat ou de Mme d'Olonne, ces perles de la Gaule amoureuse....